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PARIS (Reuters) - Le Revenu minimum d'insertion (RMI), qui fête ce lundi ses 20 ans, bénéficie à un nombre croissant de Français mais doit céder la place le 1er juillet prochain au RSA, qui cible un public plus large.
Le dispositif créé le 1er décembre 1988 sous l'impulsion du Premier ministre socialiste de l'époque, Michel Rocard, constitue un dernier filet de sécurité d'autant plus utile que la paupérisation ne cesse de gagner du terrain en France.
En bénéficient les personnes ayant au moins 25 ans et peu ou pas de ressources.
"Le nombre d'allocataires du RMI est en augmentation quasi constante depuis 20 ans", sauf dans les périodes 2000-2001 et 2006-2007, rappelle dans un communiqué le Haut commissaire aux solidarités actives, Martin Hirsch.
En juin dernier, la France comptait 1,14 million d'allocataires du RMI, soit 4% de la population d'âge actif en tenant compte des conjoints.
D'après un sondage réalisé en mai 2008 lors du Grenelle de l'Insertion, la part de la population qui a un jour été concernée par le RMI est loin d'être marginale : près de 10% des personnes interrogées déclarent en effet avoir bénéficié du RMI au moins une fois dans leur vie.
Une quinzaine de départements regroupent la moitié des allocataires, dont les trois plus gros d'Outre-Mer, quatre d'Ile-de-France et plusieurs départements dans le Nord et sur le pourtour méditerranéen.
Ces disparités reflètent étroitement celles des taux de chômage.
Autre enseignement : l'âge moyen des allocataires est inférieur à 40 ans, les 25-29 ans ayant un risque plus élevé de recourir au RMI compte tenu de leurs difficultés d'insertion dans l'emploi. Les personnes seules représentent près de 60% des bénéficiaires et les deux tiers sont locataires.
Le 1er juillet, le RMI sera remplacé par le Revenu de solidarité active, qui vient d'être adopté par les députés.
Le RSA doit permettre au bénéficiaire de ne pas être pénalisé s'il retrouve du travail, puisqu'il représente un complément de revenu si son salaire est trop bas, et de se préparer ainsi à l'insertion, un objectif que le RMI n'avait pas atteint.
Gérard Bon, édité par Yves Clarisse
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